Le but du projet « Ilots de plurilinguisme en classe d’histoire : processus de résolution d’une tâche en intercompréhension et profils individuels favorables à ce type d’activité » était double : (1) Il s’agissait d’une part d’adapter pour le secondaire I l’idée de fiches pédagogiques développées en 2009 dans le cadre d’un projet de création de matériel pour une didactique de l’intercompréhension (lecture de textes en langue source en cours d’histoire) au secondaire II, ainsi que (2) de mettre au jour les processus impliqués dans la compréhension de textes en langue inconnue en milieu scolaire (cours d’histoire au secondaire I). Nous nous sommes donc intéressés à l’applicabilité d’une didactique ponctuelle de l’intercompréhension en termes de processus cognitifs et interactionnels, ainsi qu’aux profils d’apprenants auxquels ce type d’exercice convient/ne convient pas.
Les recherches empiriques sur la compréhension de textes ou de mots isolés en langue inconnue ont montré que certains facteurs individuels tels que le plurilinguisme (particulièrement entre langues apparentées), ou le niveau de compétence dans une autre langue proche favorisent le décodage, mais peu d’entre elles se sont intéressées aux processus en jeu lorsque des activités de lecture de textes en langue inconnue sont implémentées en classe.
Le projet devait permettre de mettre au jour les processus impliqués dans la résolution d’une tâche d’intercompréhension en classe, tant au niveau des profils plus/moins adaptés à ce type d’exercice que des contraintes directes (interaction de groupe, résolution de problème, insertion dans le curriculum etc.).
Le projet était de ce fait constitué de quatre dimensions :
- Dimension psycholinguistique : Quels sont les processus cognitifs impliqués dans la lecture d’un texte dans une langue inconnue ?
- Dimension « profils individuels » : Une ouverture aux langues sous forme de lecture de textes en langue inconnue convient-elle à tous les apprenants ? Y a-t-il des profils individuels plus favorables à la résolution de ce type de tâche ?
- Dimension curriculaire : Comment une activité de lecture de textes en langue source peut-elle s’insérer dans un enseignement d’histoire (du point de vue des enseignants et des apprenants) ?
- Dimension didactique : Comment se passe une activité de lecture de texte en langue source en ce qui concerne les processus interactionnels à l’intérieur des groupes de travail ?